Mon post-partum : 5 réalités éprouvantes
Au moins 40 millions de femmes sont susceptibles de souffrir d’un problème de santé à long terme causé par l’accouchement selon un article publié dans The Lancet Global Health. Parmi ces problèmes de santé, 11 à 17 % des femmes souffrent de dépression post-partum.
Illana Weizman lance sur le réseau social Instagram, le hashtag #MonPostPartum. En 24 heures, plus de 10 000 autres femmes racontent leur vécu des semaines post accouchement. #MonPostPartum est un hashtag pour encourager les mamans à ne plus taire leurs réalités vécues du post-partum.
Aujourd’hui, je me joins à cette communauté. Je décide de partager avec vous, la partie la moins douce de mon post-partum : 5 réalités éprouvantes vécues personnellement.
Prendre la parole, ça libère et ça soigne
Je me rappelle que j’avais toutes les cartes en main pour bien vivre mon post-partum. J’avais passé toute ma grossesse à lire des articles et à suivre des émissions sur le sujet. Je pense que cela n’a pas suffi parce que j’ai manqué d’adapter ce que j’ai appris avec ma réalité. De plus, je me suis mise beaucoup de pression au début parce que je voulais vraiment être la maman parfaite.
De retour de la clinique, après deux mois difficiles à vivre, j’ai décidé de chercher de l’aide parce que je sombrais dans une profonde dépression. Prendre la parole, ça libère et ça soigne. Voici la thérapie que je recommande pour un début. Exprimez-vous pour vous sentir plus légère.
» Libérons la parole sur la maternité « , c’est bien le slogan du CJM. Une communauté de jeunes mamans créés il y a bientôt trois ans. Construire cette communauté en quête de réponses était ma contribution pour briser les tabous autour du post-partum.
5 réalités douloureuses vécues durant mon post-partum
La recherche de ma nouvelle identité
Je n’avais vraiment pas réalisé que j’étais devenue maman avant d’avoir ma fille dans mes bras. Dès ce moment, il fallait avant tout s’occuper d’elle.
Je me suis très vite retrouvée à jongler entre mes rôles de nouvelle maman, de partenaire, d’individu à part entière. Je me demandais continuellement : comment trouver un équilibre entre ces différentes identités ? Cette question engendrait d’autres réflexions sur mon vécu. Le manque de réponses a suscité de la peur et une instabilité émotionnelle.
Ne cherchez pas à fuir cette étape du post-partum. À mon avis, elle est même importante pour se redécouvrir et redéfinir ses priorités.
Les défis relationnels : seule dans ma bulle
De retour de la clinique, la routine s’installe très vite et toutes les journées se ressemblent. J’avoue que les journées étaient les mêmes et les nuits très longues, les unes plus que les autres.
À tel point que plus le temps s’écoulait, plus je devenais casanière et je perdais toute envie de m’ouvrir aux autres. Le post-partum est un réel moment de solitude, car au-delà des moments de réjouissances, vous vous sentez seule et incomprise. Ce sentiment persiste surtout lorsque vous évoluez dans un contexte où vous ne pouvez pas forcément vous exprimer en toute sérénité.
Les difficultés de l’allaitement
L’allaitement fut la réalité la plus douloureuse pour moi. J’ai pratiqué l’allaitement exclusif seulement trois semaines puis j’ai introduit le lait artificiel parce que la montée de lait n’était pas du tout bonne malgré toutes les recettes. J’ai beaucoup culpabilisé et je m’en suis voulu de ne pas pouvoir donner le meilleur à mon bébé. Le plus douloureux dans cette histoire est de recevoir des reproches plutôt que du soutien des proches.
- Ta mère t’a donné le sein jusqu’à deux ans ; alors, aucune raison que tu ne fasses pas la même chose.
- Tu ne fais pas de ton mieux pour produire assez de lait pour nourrir bébé.
- Tu sais bien que le lait maternel est le meilleur aliment, alors pourquoi ne veux-tu pas le nourrir au sein ?
Autant de propos désobligeants qui conduisent les mamans à douter de leur capacité à être de bonnes mamans pour leurs enfants.
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La charge émotionnelle et mentale
Le post-partum est une période difficile pour les nouvelles mamans parce qu’elles sont en quête d’équilibre et de repères en tant que personne individuelle, nouvelle maman, partenaire et plus tard, professionnelle. La recherche de sa nouvelle identité, les défis relationnels, les difficultés de l’allaitement ou encore les soins à apporter aux bébés sont autant de paramètres qui peuvent affecter la santé mentale de la maman et occasionner la dépression post-partum.
Une nouvelle maman a besoin d’être encouragée, motivée et surtout soutenue pendant le post-partum. Elle a besoin de beaucoup de patience et de bienveillance pour son bien-être mental et physique.
La pression socioculturelle
Nous sommes dans une société qui a longtemps idéalisé la grossesse et le rôle de la femme, une fois devenue maman. L’illusion selon laquelle la maman parfaite existe fait beaucoup plus de mal que de bien. Elle crée une grosse pression sociale et culturelle que les mamans vivent au quotidien tout en étant prêtes à se flageller à la moindre erreur. Personne ne naît maman avec toutes les compétences qu’il faut pour prendre soin d’un enfant. C’est un perpétuel apprentissage qui demande assez de patience et d’investissement. Cette idée d’être parfaite, de dire oui, je sais, alors qu’en réalité, non, je ne sais rien, pousse les mamans à se perdre et à ne plus pouvoir pleinement profiter de cette expérience enrichissante.
Les défis relationnels, l’allaitement, la pression de la société ou encore la recherche de ses repères sont autant d’épreuves vécues qui m’ont impacté, à la fois positivement, négativement et qui ont fait de moi, cette maman que je suis présentement.
Alors, avez-vous vécu d’autres réalités douloureuses ? Si oui, je serai heureuse de les découvrir en commentaire.
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